La plume perchée de Sébastian Blysk

C'est fun et triste à la fois. Une définition prosaïque de la mélancolie.

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Par Sebastian Blysk
23 juil. · 1 mn à lire
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Journal de bord de mon fucking roman

3. Avec le temps, on ne peut que s'améliorer.

Hier, j’écoutais en podcast Nicolas Mathieu disant en gros : « un premier jet est toujours mauvais ». Venant d’un mec qui a gagné un Goncourt et qui écrit de superbes romans, j’vous jure que ça m’a soulagé. Je m’suis dit, après tout, on s’en fout si c’est nul les premiers chapitres, ça s’réécrit, se perfectionne, et puis ainsi, j’avance. Il racontait aussi ce qu’il était important de conscientiser : écrire le livre qu’on peut faire. Seulement celui-là. Partir d’un sujet qu’on connait, de quelque chose qu’on a dans le ventre, ou qu’on est en mesure d’inventer. Rester modeste avec de grandes ambitions.

Il a raison, c’est toujours nul les débuts. J’vais pas écrire Les Misérables en une fois. J’suis pas Victor Hugo. Et puis, même lui a dû faire de la merde avant. Même si sa bouse était déjà mille fois supérieure à un écrit de Musso j’en suis sûr, mais là n’est pas la question.

Écrire sur la longueur est une première fois qui s’améliore. Comme le sexe, on a beau faire les habitués, y aller comme Sardou en chantant, on est bien meilleur la dixième fois, et encore, on peut avoir de la marge.

Alors tant pis si je ne suis toujours pas satisfait de mon premier chapitre, je fonce maintenant. Perdre du temps n’est plus une option. Le premier jet est au pire un amour qu’on oublie le lendemain, et au mieux des préliminaires pas trop dégueulasses.

J’sais quoi écrire. Tout est dans ma caboche. J’veux revenir dans les librairies, avec un roman qui me ressemble : un peu drôle, un peu triste, bien vivant.

J’ai mis mon égo de côté, j’sais que je ne serai jamais Gary. Car au fond ça ne m’intéresse pas. J’veux juste être Sébastian Blysk.