La plume perchée de Sébastian Blysk

C'est fun et triste à la fois. Une définition prosaïque de la mélancolie.

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Par Sebastian Blysk
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Journal de bord de mon fucking roman

Se recentrer.

Hier, j’ai écrit un texte, en marge de ce journal. Je reprenais le personnage de Julian d’une certaine façon. Il parlait d’un chagrin, de femmes espoirs qui partent et qu’on oublie, de littérature, et d’une fille qui pourrait un jour dissiper ce brouillard campant devant son cœur. Mais j’avais la flemme de le publier, et puis Julian, c’est le personnage de mon roman. Ce texte n’était que de la bouillie.

J’ai envoyé mon recueil à différentes maisons d’édition. Il n’y a plus qu’à attendre. Je n’espère rien. Ce n’est qu’un "sait-on jamais". Il finira par sortir. En indépendant, sûrement.
Pour celles et ceux qui me suivent sur Instagram, je pense qu’il est temps d’une vraie pause. Oui, je sais. Cette phrase sort souvent de ma bouche. Et pourtant, je reste là. Cependant, je crois avoir fait le tour. Je n’ai plus de jus. Ou peut-être trop, mais pour parler d’autre chose. Marre d’écrire sur un chagrin d’amour. Marre d’être le héros de bien des femmes en manque de frissons ou d’aspirants écrivains qui me prennent pour modèle. Je ne suis qu’un mec banal. Ou un génie, je ne sais plus. Marre, au fond, de raconter toujours la même chose. Même si un cœur amoureux manque de vocabulaire, il cause toujours de la même manière.

Dans quelques jours, je vais mettre de côté ce compte Instagram durant plusieurs mois, le temps d’écrire mon roman. Retrouver Julian et ses péripéties. Être un écrivain. Loin des réseaux. Ne faire qu’écrire et encore écrire. Sans rien montrer. Éloigné de l’instantané, des likes immédiats, de l’oubli si rapide.

C’est peut-être ça, ma force et mon drame : je veux que tout dure. Les promesses, la littérature, les amis, l’amour, les mots, la joie, et je crois même le chagrin. Pour écrire.

Quelqu’un, un jour, m’a réveillé pour me remettre sur le chemin des rêves. Je dois m’en montrer digne.

J’écris tard ce vendredi, dans la nuit. Il est même déjà samedi. Vous me lirez dans quelques heures.
D’ailleurs, même maintenant.
Bonjour.
Je vous souhaite un excellent week-end !