11. Alors Julian, le bonheur c'est le vivre ou en causer que tu préfères ? (je divulgache un peu : le texte est court)
Mettons un peu de côté cette foutue aigreur, mais pas la bière, mon vieux. Ce soir, on va causer bonheur. Ouais, je sais, pas le sujet le plus excitant. Faut dire que le bonheur, ça inspire pas grand-chose. Franchement, y a rien qui cloche ici, mon cœur n’est pas en rade dans un foutu brouillard. Quand j’ai la flemme ou juste plus envie de faire semblant, j’te balance une bonne vieille tempête pour me justifier. Le brouillard c’est mon petit alibi. Quand mon cœur bat pas à fond, j’lui invente un chagrin. Je l’appelle peureux.
Le bonheur, c’est vaste, trop vaste même. C’est pour ça qu’on s’y paume facilement. Regarde-moi, déjà à court d’idées pour te parler de la joie. Et mon verre qui se vide encore une fois. L’euphorie, moi, je préfère la bouffer tout cru, plutôt que d’en causer.
Mais bon, j’sais pas toi, on va pas trop se casser la tête ce soir. Parlons pas trop, visons juste quelques rires. Nos potes, les filles qui traînent, un peu d’ivresse, et on verra demain.
Allez, santé mon vieux.